TUNISIE
TUNISIE
lundi 14 mars 2011
samedi 12 mars 2011
jeudi 10 mars 2011
TUNISIE
Le Tapis de Kairouan
Published by admin under Traditions, art de vivre, patrimoine, tourisme
Une production à la baisse
Dans le gouvernorat de Kairouan, le travail du tapis demeure la plus grande activité artisanale exclusivement féminine. D’ailleurs, on dénombre dans la région 25.000 artisanes.
C’est également un art qui puise dans le patrimoine du tapis turc avec pour décoration des formes géométriques illustrant les liens existants entre l’architecture islamique et le tissage traditionnel.
Durant les dix dernières années, l’ONA a encouragé les artisanes à produire davantage de nouvelles créations inspirées du patrimoine tunisien répondant à l’évolution des goûts de la clientèle et de la mode.
Par ailleurs, le gouvernorat de Kairouan produit annuellement une moyenne de 50.000 m2 de tapis et de tissage, soit 20% de la production nationale.
Néanmoins, on a constaté depuis cinq ans une diminution de la production due à l’exploitation des artisanes par des intermédiaires voraces, au prix de plus en plus cher de la matière première, au prix prohibitif du tapis et au nombre élevé de marginaux qui ne font que harceler les touristes pour aller vers tel ou tel magasin.
Pour plusieurs artisanes dont Mme Leïla Selmi, spécialisée dans le tissage à Al Ala, leur vœu est qu’elles puissent se retrouver au niveau de la formation, de la qualité de la production afin que leurs tapis et mergoums trouvent leur place au niveau de la commercialisation aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger, et ce, à travers des campagnes promotionnelles et publicitaires. Cela sans oublier la nécessité de revoir la couverture sociale des artisanes, d’encourager les producteurs à créer davantage de points de vente, de contrôler la qualité des matières premières, des opérations de teinture et de filage selon un cahier des charges, de réorganiser le souk des tapis «Errabaâ» envahi par les intrus.
Par ailleurs, il serait souhaitable d’améliorer la qualité d’encadrement des artisanes afin qu’elles améliorent leur production et qu’elles passent de la texture 20 x 20 à celle de 30 x 30.
Notons dans ce contexte que du mois de janvier à octobre 2009, la région de Kairouan a produit 33.714 m2 de tapis contre 43.725 m2 pour la même période en 2008, soit une diminution de 22%. Et le prix du m2 de tapis en 2009 a varié de 50 à 80 D, celui du mergoum de 20 à 30 D. En 2008, le prix du m2 de tapis a varié de 70 à 75 D, celui du mergoum de 25 à 28D.
Article publié dans le journal la Presse écrit par Fatma ZAGHOUANI
Dans le gouvernorat de Kairouan, le travail du tapis demeure la plus grande activité artisanale exclusivement féminine. D’ailleurs, on dénombre dans la région 25.000 artisanes.
C’est également un art qui puise dans le patrimoine du tapis turc avec pour décoration des formes géométriques illustrant les liens existants entre l’architecture islamique et le tissage traditionnel.
Durant les dix dernières années, l’ONA a encouragé les artisanes à produire davantage de nouvelles créations inspirées du patrimoine tunisien répondant à l’évolution des goûts de la clientèle et de la mode.
Par ailleurs, le gouvernorat de Kairouan produit annuellement une moyenne de 50.000 m2 de tapis et de tissage, soit 20% de la production nationale.
Néanmoins, on a constaté depuis cinq ans une diminution de la production due à l’exploitation des artisanes par des intermédiaires voraces, au prix de plus en plus cher de la matière première, au prix prohibitif du tapis et au nombre élevé de marginaux qui ne font que harceler les touristes pour aller vers tel ou tel magasin.
Pour plusieurs artisanes dont Mme Leïla Selmi, spécialisée dans le tissage à Al Ala, leur vœu est qu’elles puissent se retrouver au niveau de la formation, de la qualité de la production afin que leurs tapis et mergoums trouvent leur place au niveau de la commercialisation aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger, et ce, à travers des campagnes promotionnelles et publicitaires. Cela sans oublier la nécessité de revoir la couverture sociale des artisanes, d’encourager les producteurs à créer davantage de points de vente, de contrôler la qualité des matières premières, des opérations de teinture et de filage selon un cahier des charges, de réorganiser le souk des tapis «Errabaâ» envahi par les intrus.
Par ailleurs, il serait souhaitable d’améliorer la qualité d’encadrement des artisanes afin qu’elles améliorent leur production et qu’elles passent de la texture 20 x 20 à celle de 30 x 30.
Notons dans ce contexte que du mois de janvier à octobre 2009, la région de Kairouan a produit 33.714 m2 de tapis contre 43.725 m2 pour la même période en 2008, soit une diminution de 22%. Et le prix du m2 de tapis en 2009 a varié de 50 à 80 D, celui du mergoum de 20 à 30 D. En 2008, le prix du m2 de tapis a varié de 70 à 75 D, celui du mergoum de 25 à 28D.
Article publié dans le journal la Presse écrit par Fatma ZAGHOUANI
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fév102010
Récolte des fruits des pins d’Alep (zgougou)
Published by admin under Environnement, Paysage, Traditions, agriculture, art de vivre
Une tâche rude et dure
• Production de 4 kilogrammes par ha
• Cette année, une production de fruits de pins d’alep inférieure à l’année dernière
• Le kilo à la production se vend à 10,500 D le kg
Jbel Mansour, zone de Sidi Saïd. Une pente escarpée serpente entre les rochers, vers une forêt de pins d’Alep qui s’étend sur plusieurs hectares sur la crête de la montagne. La journée a commencé comme d’ordinaire pour les six familles qui ont acheté, moyennant la modique somme de 2.000 dinars, la récolte sur pied d’un lot de 160 hectares pour la culture et la récolte des fruits des pins d’alep (zgougou) et qui se sont installées sous des tentes à l’abri des arbres. La récolte commence au mois de novembre et prendra fin vers la fin du mois d’avril.
Il fait encore nuit quand Mohamed Thabet s’est levé pour sillonner la forêt en long et en large, grimpant dans les arbres pour en cueillir les fruits. La tâche est dure et rude, mais l’homme, âgé d’une cinquantaine d’années, a bien fini par s’y habituer. Il répète machinalement les mêmes gestes mécaniques. Collecter le plus grand nombre de cônes, les mettre dans un couffin et les stocker près d’un four traditionnel qui a été creusé à même le sol. Des monticules se dressent ça et là près du four qui avait été allumé et qui dégage une forte chaleur. Les conditions sont réunies pour la première étape de l’extraction des graines. En effet, au contact de la chaleur, les cônes gonflent, s’ouvrent et libèrent les graines de «zgougou».
Cette cuisson dure au minimum sept heures. Après refroidissement, il faudra rassembler les graines, les frotter et les passer ensuite au tamis, pour détacher les petits ailerons fixés aux fruits. Les cônes vides sont ensuite collectés et stockés dans un coin. Ils pourront servir, par la suite, à alimenter le feu des fours traditionnels.
Au cours d’une journée, l’ouvrier peut collecter environ 35 kilogrammes de fruits de pin d’alep. «Chacun choisit le rythme qui lui convient, souligne Mohamed. On peut commencer à quatre heures du matin et terminer à minuit. C’est un lot de 160 hectares. Par conséquent, il y a beaucoup de travail à faire. Il y a la collecte, le rassemblement, le stockage, l’extraction des graines… Tous les jours, ce sera ainsi.
Afin de conférer plus d’efficacité à la tâche, les membres des six familles se partagent les rôles. Les uns assurent la collecte et le rassemblement des fruits et les autres se chargent du stockage et allument les fours traditionnels pour y mettre les cônes.
Et, à la fin de la semaine, les commerçants et les intermédiaires viennent acheter ce qui a été récolté au cours de la semaine. «Je vends actuellement le kilo de zgougou à dix dinars cinq cents millimes. Cette période coïncide avec le Mouled. Sinon, on le vendrait moins cher, au cours de la saison de la récolte», observe Mohamed. La récolte des fruits des pins d’alep se poursuivra jusqu’au mois d’avril.
Ensuite, ces ouvriers devenus exploitants et leurs familles plieront bagages pour rentrer chez eux, laissant la forêt retomber dans le silence jusqu’à la récolte prochaine.
Dans un coin, devant l’entrée d’une tente, M’na, une femme âgée d’une quarantaine d’années, surveille un gros chaudron posé sur un feu de bois. La femme n’a pas pu, cette année, aider son mari à collecter les fruits de pin d’alep, en raison d’une mauvaise chute qui a failli la laisser paralysée. «Chaque année, en période de récolte, j’aide mon mari à cueillir et collecter les fruits. Un jour, j’ai chuté du haut d’un arbre. J’ai dû subir une intervention chirurgicale sur mon dos. Depuis, je n’arrive plus à très bien marcher et je ne peux plus grimper. Par conséquent, j’ai changé de tâche et je surveille la cuisson des cônes dans les fours traditionnels. Ce travail est très dur et comporte beaucoup de risques. C’est le revers de la médaille». Dans une autre tente confectionnée à partir d’une grosse bâche en plastique, des enfants âgés entre deux et six ans, grelottant de froid, jouent seuls, sans surveillance, sur un vieux tapis déchiré recouvrant la terre battue. Pas l’ombre d’une couverture chaude ou d’un matelas. Pas de nourriture non plus. Un bébé dort dans un coin, suçant un biberon à moitié vide. Pour manger, tous ces enfants devront patienter jusqu’au retour de leurs parents en fin de journée, qui ont dû se lever très tôt pour aller grimper aux arbres cueillir les cônes dans les arbres.
• Production de 4 kilogrammes par ha
• Cette année, une production de fruits de pins d’alep inférieure à l’année dernière
• Le kilo à la production se vend à 10,500 D le kg
Jbel Mansour, zone de Sidi Saïd. Une pente escarpée serpente entre les rochers, vers une forêt de pins d’Alep qui s’étend sur plusieurs hectares sur la crête de la montagne. La journée a commencé comme d’ordinaire pour les six familles qui ont acheté, moyennant la modique somme de 2.000 dinars, la récolte sur pied d’un lot de 160 hectares pour la culture et la récolte des fruits des pins d’alep (zgougou) et qui se sont installées sous des tentes à l’abri des arbres. La récolte commence au mois de novembre et prendra fin vers la fin du mois d’avril.
Il fait encore nuit quand Mohamed Thabet s’est levé pour sillonner la forêt en long et en large, grimpant dans les arbres pour en cueillir les fruits. La tâche est dure et rude, mais l’homme, âgé d’une cinquantaine d’années, a bien fini par s’y habituer. Il répète machinalement les mêmes gestes mécaniques. Collecter le plus grand nombre de cônes, les mettre dans un couffin et les stocker près d’un four traditionnel qui a été creusé à même le sol. Des monticules se dressent ça et là près du four qui avait été allumé et qui dégage une forte chaleur. Les conditions sont réunies pour la première étape de l’extraction des graines. En effet, au contact de la chaleur, les cônes gonflent, s’ouvrent et libèrent les graines de «zgougou».
Cette cuisson dure au minimum sept heures. Après refroidissement, il faudra rassembler les graines, les frotter et les passer ensuite au tamis, pour détacher les petits ailerons fixés aux fruits. Les cônes vides sont ensuite collectés et stockés dans un coin. Ils pourront servir, par la suite, à alimenter le feu des fours traditionnels.
Au cours d’une journée, l’ouvrier peut collecter environ 35 kilogrammes de fruits de pin d’alep. «Chacun choisit le rythme qui lui convient, souligne Mohamed. On peut commencer à quatre heures du matin et terminer à minuit. C’est un lot de 160 hectares. Par conséquent, il y a beaucoup de travail à faire. Il y a la collecte, le rassemblement, le stockage, l’extraction des graines… Tous les jours, ce sera ainsi.
Afin de conférer plus d’efficacité à la tâche, les membres des six familles se partagent les rôles. Les uns assurent la collecte et le rassemblement des fruits et les autres se chargent du stockage et allument les fours traditionnels pour y mettre les cônes.
Et, à la fin de la semaine, les commerçants et les intermédiaires viennent acheter ce qui a été récolté au cours de la semaine. «Je vends actuellement le kilo de zgougou à dix dinars cinq cents millimes. Cette période coïncide avec le Mouled. Sinon, on le vendrait moins cher, au cours de la saison de la récolte», observe Mohamed. La récolte des fruits des pins d’alep se poursuivra jusqu’au mois d’avril.
Ensuite, ces ouvriers devenus exploitants et leurs familles plieront bagages pour rentrer chez eux, laissant la forêt retomber dans le silence jusqu’à la récolte prochaine.
Dans un coin, devant l’entrée d’une tente, M’na, une femme âgée d’une quarantaine d’années, surveille un gros chaudron posé sur un feu de bois. La femme n’a pas pu, cette année, aider son mari à collecter les fruits de pin d’alep, en raison d’une mauvaise chute qui a failli la laisser paralysée. «Chaque année, en période de récolte, j’aide mon mari à cueillir et collecter les fruits. Un jour, j’ai chuté du haut d’un arbre. J’ai dû subir une intervention chirurgicale sur mon dos. Depuis, je n’arrive plus à très bien marcher et je ne peux plus grimper. Par conséquent, j’ai changé de tâche et je surveille la cuisson des cônes dans les fours traditionnels. Ce travail est très dur et comporte beaucoup de risques. C’est le revers de la médaille». Dans une autre tente confectionnée à partir d’une grosse bâche en plastique, des enfants âgés entre deux et six ans, grelottant de froid, jouent seuls, sans surveillance, sur un vieux tapis déchiré recouvrant la terre battue. Pas l’ombre d’une couverture chaude ou d’un matelas. Pas de nourriture non plus. Un bébé dort dans un coin, suçant un biberon à moitié vide. Pour manger, tous ces enfants devront patienter jusqu’au retour de leurs parents en fin de journée, qui ont dû se lever très tôt pour aller grimper aux arbres cueillir les cônes dans les arbres.
Une maturation qui dure trois ans
Les pins d’Alep ont pour nom scientifique pinus halepensis, de la famille des pinacées. Ces arbres poussent à moins de 800 m d’altitude, sur un sol calcaire, vivent cent ans et peuvent résister à une température de moins 12°C.
Les forêts de pins d’Alep s’étendent tout le long de la dorsale tunisienne des frontières algériennes jusqu’au Cap Bon.
Une pluviométrie de 600 mm par an et un climat semi aride sont nécessaires à la production de fruits qui arrivent à maturation au bout de la troisième année.
Les forêts de pins d’Alep s’étendent tout le long de la dorsale tunisienne des frontières algériennes jusqu’au Cap Bon.
Une pluviométrie de 600 mm par an et un climat semi aride sont nécessaires à la production de fruits qui arrivent à maturation au bout de la troisième année.
jan112010
Le musée de Djerba et la problèmatique des musées en Tunisie
Published by admin under Histoire, Musée, Traditions, art de vivre, patrimoine, tourisme
Une journée portes ouvertes a été organisée, la semaine passée à Houmet Souk, pour promouvoir et donner une meilleure visibilité au nouveau musée du Patrimoine traditionnel de Djerba (lire notre article du 26/12/2009). L’événement, intitulé «Patrimoine en fête», a été initié par l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle, en collaboration avec le ministère du Tourisme et le gouvernorat de Médenine. Il a offert au public, dans une ambiance festive, l’opportunité de visiter gratuitement le musée pendant toute une journée. Il a également permis d’ouvrir un débat utile et intéressant entre des responsables de l’agence, des cadres du ministère du Tourisme, le secrétaire général de la Fédération des agences de voyage et plusieurs journalistes tunisiens.
En fait, les questions évoquées lors de cette discussion, qui s’est déroulée dans la salle de conférences du musée, sont d’une brûlante actualité. Elles ont posé les problématiques suivantes : «Comment gérer un musée aujourd’hui ?». «Par quels moyens y attirer les visiteurs ?». «Comment donner plus de flexibilité aux horaires des musées tunisiens ?». «Comment informer et communiquer autour d’un produit culturel ?». «Comment en faire de vrais espaces de culture et d’échange ?». «Quels outils de marketing pour les musées ?».
Mais revenons au cas particulier du musée de Djerba, qui, au fond, rejoint la situation des musées tunisiens en général.
Tout d’abord quelques constats. Au terme de deux années de travaux, le lieu a été inauguré en décembre 2009. Son coût : quatre millions et demi de dinars. Le musée fait partie du projet de valorisation du patrimoine culturel tunisien financé par un prêt de la Banque mondiale. Dans un écrin sobre et inspiré de l’architecture traditionnelle locale, le bâtiment présente de magnifiques collections d’objets, tous racontant la vie du Djerbien, de sa naissance à sa mort, en passant par ses cérémonies de mariage, de fiançailles, ses rituels, sa vie active, son artisanat, sa cuisine…
D’un autre côté, l’île de Djerba, première destination touristique du pays, reçoit un million et demi de visiteurs par an. Une tranche de sa clientèle vient aussi pour découvrir la culture profonde de cette île étonnante par la diversité de ses communautés et richissime par la multiplicité de ses strates d’héritages. Le musée de Djerba affiche toutefois des chiffres dérisoires quant à l’évolution de sa fréquentation (300 à 400 visiteurs par mois). Paradoxalement, sa situation stratégique à Houmet Souk, à deux pas de la zone commerciale, lui donne un maximum de chances de visites…
Déficit de communication
Pour Hamadi Chérif, secrétaire général de la Fédération des agences de voyage, le musée reste handicapé par des horaires trop stricts : fermeture à 16 heures en hiver et 18 heures l’été. Alors qu’un peu plus loin, le musée de Guellala (établissement privé) arbore des horaires largement plus souples. D’où la raison de son succès auprès des agences de voyage, ainsi qu’auprès des guides et des taxistes pour les visiteurs en solo. «Comment motiver également les réceptionnistes des hôtels pour qu’ils deviennent des passeurs d’information par rapport au musée de Houmet Souk ?», s’est interrogé H. Chérif. Les lourdeurs administratives et l’absence d’autonomie financière des musées seraient-elles également à la base du déficit de communication dont ils souffrent, nationaux soient-ils comme ceux du Bardo, de Carthage ou de Sousse; ou régionaux comme les musées de Mahdia et de Djerba ? Aucun ne possède un site propre monté selon les méthodes modernes de l’interactivité. Dans ces conditions, comment travailler sur l’animation du musée en programmant des événements de toutes sortes pour le brancher sur la vie et pour retenir et séduire les visiteurs (expositions temporaires, ateliers pour adultes et enfants, fêtes thématiques, séminaires) ? Comment générer des outils de marketing intelligents tels les produits dérivés, les objets culturels, les beaux livres ? Sous d’autres cieux, les temps semblent avoir bien changé. En France par exemple, si l’Etat n’impose pas encore aux musées d’être rentables, il leur demande de gagner plus d’argent par eux-mêmes, les incitant à une gestion qui se rapproche de celle des entreprises. Il les pousse à compter sur leurs recettes propres provenant de la billetterie, du mécénat, de la location d’espaces et de toutes ces concessions de boutiques, de restaurants et de librairies qui reversent au musée une redevance en fonction de leur chiffre d’affaires. Les frontières entre musées publics et musées privés s’estompent partout dans les pays occidentaux.
Le patrimoine comme moteur de l’économie.
Mohamed Essayem, commissaire régional au tourisme, propose : «Un ticket unique pour accéder aux trois musées de Djerba — deux privés et un public- ainsi qu’a tous ses sites augmenterait probablement les recettes des uns et des autres et permettrait de découvrir, lors d’une belle promenade, l’ensemble de l’île ce qui rehausserait son image de produit culturel enraciné dans l’histoire». Abdelhay Mzoughi, directeur général de l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle, reconnaît que les clients du tourisme culturel organisent autrement leurs voyages, se documentant beaucoup sur leur destination et recourant essentiellement à l’outil Internet pour cela. Il a annoncé que l’agence vient de confier à une boîte de communication spécialisée le projet d’informer les touristes par rapport aux sites tunisiens à visiter à partir des revues de voyage et de loisir mais aussi des avions, des aéroports, jusqu’à la ville et aux hôtels. «Tous les moyens offerts par les nouvelles technologies seront mis en œuvre pour faire connaître nos produits. Nous sommes en train de développer pour Dougga, Kairouan et Djerba des sites web interactifs où les touristes pourraient, dans un avenir prochain, profiter des multiples services en ligne : réservations, horaires des musées, tarifs d’accès aux monuments, articles des boutiques… A ce propos, nous tenons à ce que l’information historique et le message culturel soient exacts. Les textes seront rédigés par des scientifiques tout en restant accessibles pour le grand public». Abdelhay Mzoughi a également annoncé la prochaine tenue d’un séminaire organisé en collaboration avec l’Institut français de coopération sur les produits dérivés. D’un autre côté, les opérations «Patrimoine en fête» se poursuivront toute l’année 2010 dans plusieurs régions du pays pour informer le public, les médias et les professionnels du tourisme — guides, hôteliers, représentants des agences de voyage — de l’importance de ces lieux d’histoire, de culture et d’émotions que sont les musées. On l’oublie souvent: le patrimoine peut devenir un moteur de l’économie. Sa promotion est l’affaire de tous les intervenants de la ville. Le musée Guggenheim de Bilbao n’a-t-il pas relancé et mis à la mode toute cette région du pays basque auparavant tristement industrielle? Pourquoi donc la semaine passée à Houmet Souk avons-nous remarqué pendant le débat, l’absence de représentants de la municipalité et des trois associations qui s’occupent justement de sauvegarde du patrimoine de Djerba ?
En fait, les questions évoquées lors de cette discussion, qui s’est déroulée dans la salle de conférences du musée, sont d’une brûlante actualité. Elles ont posé les problématiques suivantes : «Comment gérer un musée aujourd’hui ?». «Par quels moyens y attirer les visiteurs ?». «Comment donner plus de flexibilité aux horaires des musées tunisiens ?». «Comment informer et communiquer autour d’un produit culturel ?». «Comment en faire de vrais espaces de culture et d’échange ?». «Quels outils de marketing pour les musées ?».
Mais revenons au cas particulier du musée de Djerba, qui, au fond, rejoint la situation des musées tunisiens en général.
Tout d’abord quelques constats. Au terme de deux années de travaux, le lieu a été inauguré en décembre 2009. Son coût : quatre millions et demi de dinars. Le musée fait partie du projet de valorisation du patrimoine culturel tunisien financé par un prêt de la Banque mondiale. Dans un écrin sobre et inspiré de l’architecture traditionnelle locale, le bâtiment présente de magnifiques collections d’objets, tous racontant la vie du Djerbien, de sa naissance à sa mort, en passant par ses cérémonies de mariage, de fiançailles, ses rituels, sa vie active, son artisanat, sa cuisine…
D’un autre côté, l’île de Djerba, première destination touristique du pays, reçoit un million et demi de visiteurs par an. Une tranche de sa clientèle vient aussi pour découvrir la culture profonde de cette île étonnante par la diversité de ses communautés et richissime par la multiplicité de ses strates d’héritages. Le musée de Djerba affiche toutefois des chiffres dérisoires quant à l’évolution de sa fréquentation (300 à 400 visiteurs par mois). Paradoxalement, sa situation stratégique à Houmet Souk, à deux pas de la zone commerciale, lui donne un maximum de chances de visites…
Déficit de communication
Pour Hamadi Chérif, secrétaire général de la Fédération des agences de voyage, le musée reste handicapé par des horaires trop stricts : fermeture à 16 heures en hiver et 18 heures l’été. Alors qu’un peu plus loin, le musée de Guellala (établissement privé) arbore des horaires largement plus souples. D’où la raison de son succès auprès des agences de voyage, ainsi qu’auprès des guides et des taxistes pour les visiteurs en solo. «Comment motiver également les réceptionnistes des hôtels pour qu’ils deviennent des passeurs d’information par rapport au musée de Houmet Souk ?», s’est interrogé H. Chérif. Les lourdeurs administratives et l’absence d’autonomie financière des musées seraient-elles également à la base du déficit de communication dont ils souffrent, nationaux soient-ils comme ceux du Bardo, de Carthage ou de Sousse; ou régionaux comme les musées de Mahdia et de Djerba ? Aucun ne possède un site propre monté selon les méthodes modernes de l’interactivité. Dans ces conditions, comment travailler sur l’animation du musée en programmant des événements de toutes sortes pour le brancher sur la vie et pour retenir et séduire les visiteurs (expositions temporaires, ateliers pour adultes et enfants, fêtes thématiques, séminaires) ? Comment générer des outils de marketing intelligents tels les produits dérivés, les objets culturels, les beaux livres ? Sous d’autres cieux, les temps semblent avoir bien changé. En France par exemple, si l’Etat n’impose pas encore aux musées d’être rentables, il leur demande de gagner plus d’argent par eux-mêmes, les incitant à une gestion qui se rapproche de celle des entreprises. Il les pousse à compter sur leurs recettes propres provenant de la billetterie, du mécénat, de la location d’espaces et de toutes ces concessions de boutiques, de restaurants et de librairies qui reversent au musée une redevance en fonction de leur chiffre d’affaires. Les frontières entre musées publics et musées privés s’estompent partout dans les pays occidentaux.
Le patrimoine comme moteur de l’économie.
Mohamed Essayem, commissaire régional au tourisme, propose : «Un ticket unique pour accéder aux trois musées de Djerba — deux privés et un public- ainsi qu’a tous ses sites augmenterait probablement les recettes des uns et des autres et permettrait de découvrir, lors d’une belle promenade, l’ensemble de l’île ce qui rehausserait son image de produit culturel enraciné dans l’histoire». Abdelhay Mzoughi, directeur général de l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle, reconnaît que les clients du tourisme culturel organisent autrement leurs voyages, se documentant beaucoup sur leur destination et recourant essentiellement à l’outil Internet pour cela. Il a annoncé que l’agence vient de confier à une boîte de communication spécialisée le projet d’informer les touristes par rapport aux sites tunisiens à visiter à partir des revues de voyage et de loisir mais aussi des avions, des aéroports, jusqu’à la ville et aux hôtels. «Tous les moyens offerts par les nouvelles technologies seront mis en œuvre pour faire connaître nos produits. Nous sommes en train de développer pour Dougga, Kairouan et Djerba des sites web interactifs où les touristes pourraient, dans un avenir prochain, profiter des multiples services en ligne : réservations, horaires des musées, tarifs d’accès aux monuments, articles des boutiques… A ce propos, nous tenons à ce que l’information historique et le message culturel soient exacts. Les textes seront rédigés par des scientifiques tout en restant accessibles pour le grand public». Abdelhay Mzoughi a également annoncé la prochaine tenue d’un séminaire organisé en collaboration avec l’Institut français de coopération sur les produits dérivés. D’un autre côté, les opérations «Patrimoine en fête» se poursuivront toute l’année 2010 dans plusieurs régions du pays pour informer le public, les médias et les professionnels du tourisme — guides, hôteliers, représentants des agences de voyage — de l’importance de ces lieux d’histoire, de culture et d’émotions que sont les musées. On l’oublie souvent: le patrimoine peut devenir un moteur de l’économie. Sa promotion est l’affaire de tous les intervenants de la ville. Le musée Guggenheim de Bilbao n’a-t-il pas relancé et mis à la mode toute cette région du pays basque auparavant tristement industrielle? Pourquoi donc la semaine passée à Houmet Souk avons-nous remarqué pendant le débat, l’absence de représentants de la municipalité et des trois associations qui s’occupent justement de sauvegarde du patrimoine de Djerba ?
nov162009
Les multiples vertus des figues de Barbarie
Published by admin under Traditions, agriculture, art de vivre
© Nicolas Fauqué / www.imagesdetunisie.com
Il est un fruit un peu déprécié chez nous. Surtout du côté du plus grand nombre depuis quelque temps. En tout cas, le commun des consommateurs en ignore les vertus exceptionnelles sur les plans sanitaire, médicinal, pharmaceutique, esthétique… C’est tout bonnement la figue de Barbarie, si plaisant que cela puisse paraître.
Il est un fruit un peu déprécié chez nous. Surtout du côté du plus grand nombre depuis quelque temps. En tout cas, le commun des consommateurs en ignore les vertus exceptionnelles sur les plans sanitaire, médicinal, pharmaceutique, esthétique… C’est tout bonnement la figue de Barbarie, si plaisant que cela puisse paraître.
L’autre jour, de passage à Bouargoub, nous avons eu l’occasion d’en découvrir la valeur. Tout un festival était organisé sous son signe. Son plus grand mérite était de vous donner l’occasion de vous ressourcer dans votre patrimoine, en vous donnant à découvrir les origines de ce fruit sous nos cieux, son historique de par le monde, ses multiples vertus, sa rentabilité pour les petits et moyens agriculteurs…
Son évolution de par le monde et en Tunisie
Originaire du Mexique, ce fruit exotique a été importé par les Espagnols pour être disséminé par la suite un peu partout dans le monde. Il y a d’abord sa présence en Afrique du Nord. Elle correspond a priori au retour des Maures de l’Andalousie. Puis on a mentionné sa présence en Afrique du Sud, en Inde, en Chine. Généralement classée parmi les fruits exotiques, la figue de Barbarie pousse surtout en Afrique, mais aussi dans tout le bassin méditerranéen, jusque dans le midi de la France. En Tunisie, la plante est introduite au début du XVIe siècle. Elle couvre actuellement 500.000 ha. Surnommé «le dromadaire du monde végétal», le cactus a des caractéristiques phrénologiques, physiologiques et structurelles lui permettant de s’adapter favorablement aux environnements arides et semi-arides. C’est une plante extrêmement généreuse et qui se contente de peu pour vivre et pour produire. Elle pousse surtout dans les moyens plateaux de Kasserine et du Nord-Ouest, les plaines et les vallées du Cap Bon et du Kairouanais. Mais, c’est dans la région de Thala et plus précisément à Zelfène, où elle couvre quelque 16.000 ha, qu’elle s’épanouit le mieux.
Du comestible à l’anti-âge
Au niveau de la production, le parcours du figuier de Barbarie est simple. Il fait pousser de belles fleurs jaunes qui céderont la place, en juillet-août, à des fruits ovoïdes qui donnent une pulpe juteuse, parfumée avec un arôme floral subtil, rafraîchissante et remplie de petites graines noires comestibles. Elle possède une saveur douce et délicatement sucrée. Quant à la richesse du fruit, elle est multiple. Il est d’abord comestible et se mange en salade ou en dessert. Il est riche en vitamine C, il contient de l’albumine, du sucre incristallisable, du mucibage (substance végétale de nature visqueuse, coagulable en gelée par l’alcool), un extrait d’alcool (la tequila). Du reste, il est transformable. On parle donc en milieu connaisseur des mille et une vertus des figues de Barbarie : régulateur de glycémie, anti-obésité, anti-cholestérol, anti-âge, diurétique, action cicatrisante… C’est qu’on extrait de ce fruit un ensemble de produits. D’abord, il y a l’huile essentielle de figue de Barbarie. Elle est extraite des pépins de ce fruit. C’est une huile riche en acides gras essentiels (AGE) dont les substances sont précieuses car elles aident à lutter contre le dessèchement cutané, à améliorer l’hydratation, à ralentir le processus de vieillissement de la peau et à prévenir la formation des rides (en freinant le vieillissement des cellules et en stimulant leur renouvellement, en diminuant la profondeur des rides ainsi que leur nombre, en réduisant les poches sous les yeux, en effaçant les cernes, en hydratant les couches supérieures de l’épiderme, en rendant la peau lisse et soyeuse).
L’or vert.
Décidément, quand on se penche sur les vertus de la figue de Barbarie que l’on n’a jamais connues jusque-là, l’on reste pantois, tellement elles sont surprenantes. A partir de la confiture qu’on produit à base de ce fruit jusqu’au rouge carmin puisé dans son environnement immédiat, il y a tout un ensemble de produits : la poudre de nopal, la farine de graine d’opuntia, les fleurs séchées en tant que produit pharmaceutique… Les énumérer et les expliquer serait trop long ici. Nous nous contenterons de parler du rouge carmin. Au milieu du XVIe siècle, les Européens découvraient une poudre rouge qui n’est autre que le rouge carmin, produit à partir d’une cochenille parasite du cactus, qui est un colorant naturel fortement prisé et dont le prix s’approchait de celui de l’or. C’est un peu tout cela, ce fruit quelconque et autre chose encore, vous dira le festival de Bouargoub.
Son évolution de par le monde et en Tunisie
Originaire du Mexique, ce fruit exotique a été importé par les Espagnols pour être disséminé par la suite un peu partout dans le monde. Il y a d’abord sa présence en Afrique du Nord. Elle correspond a priori au retour des Maures de l’Andalousie. Puis on a mentionné sa présence en Afrique du Sud, en Inde, en Chine. Généralement classée parmi les fruits exotiques, la figue de Barbarie pousse surtout en Afrique, mais aussi dans tout le bassin méditerranéen, jusque dans le midi de la France. En Tunisie, la plante est introduite au début du XVIe siècle. Elle couvre actuellement 500.000 ha. Surnommé «le dromadaire du monde végétal», le cactus a des caractéristiques phrénologiques, physiologiques et structurelles lui permettant de s’adapter favorablement aux environnements arides et semi-arides. C’est une plante extrêmement généreuse et qui se contente de peu pour vivre et pour produire. Elle pousse surtout dans les moyens plateaux de Kasserine et du Nord-Ouest, les plaines et les vallées du Cap Bon et du Kairouanais. Mais, c’est dans la région de Thala et plus précisément à Zelfène, où elle couvre quelque 16.000 ha, qu’elle s’épanouit le mieux.
Du comestible à l’anti-âge
Au niveau de la production, le parcours du figuier de Barbarie est simple. Il fait pousser de belles fleurs jaunes qui céderont la place, en juillet-août, à des fruits ovoïdes qui donnent une pulpe juteuse, parfumée avec un arôme floral subtil, rafraîchissante et remplie de petites graines noires comestibles. Elle possède une saveur douce et délicatement sucrée. Quant à la richesse du fruit, elle est multiple. Il est d’abord comestible et se mange en salade ou en dessert. Il est riche en vitamine C, il contient de l’albumine, du sucre incristallisable, du mucibage (substance végétale de nature visqueuse, coagulable en gelée par l’alcool), un extrait d’alcool (la tequila). Du reste, il est transformable. On parle donc en milieu connaisseur des mille et une vertus des figues de Barbarie : régulateur de glycémie, anti-obésité, anti-cholestérol, anti-âge, diurétique, action cicatrisante… C’est qu’on extrait de ce fruit un ensemble de produits. D’abord, il y a l’huile essentielle de figue de Barbarie. Elle est extraite des pépins de ce fruit. C’est une huile riche en acides gras essentiels (AGE) dont les substances sont précieuses car elles aident à lutter contre le dessèchement cutané, à améliorer l’hydratation, à ralentir le processus de vieillissement de la peau et à prévenir la formation des rides (en freinant le vieillissement des cellules et en stimulant leur renouvellement, en diminuant la profondeur des rides ainsi que leur nombre, en réduisant les poches sous les yeux, en effaçant les cernes, en hydratant les couches supérieures de l’épiderme, en rendant la peau lisse et soyeuse).
L’or vert.
Décidément, quand on se penche sur les vertus de la figue de Barbarie que l’on n’a jamais connues jusque-là, l’on reste pantois, tellement elles sont surprenantes. A partir de la confiture qu’on produit à base de ce fruit jusqu’au rouge carmin puisé dans son environnement immédiat, il y a tout un ensemble de produits : la poudre de nopal, la farine de graine d’opuntia, les fleurs séchées en tant que produit pharmaceutique… Les énumérer et les expliquer serait trop long ici. Nous nous contenterons de parler du rouge carmin. Au milieu du XVIe siècle, les Européens découvraient une poudre rouge qui n’est autre que le rouge carmin, produit à partir d’une cochenille parasite du cactus, qui est un colorant naturel fortement prisé et dont le prix s’approchait de celui de l’or. C’est un peu tout cela, ce fruit quelconque et autre chose encore, vous dira le festival de Bouargoub.
fév242009
Rencontre à Zriba
Published by admin under Traditions, agriculture, art de vivre, portrait
Rencontre avec un homme à dos de cheval montant au village de Zriba.
jan072009
Créatrice de Bijoux en filigrane
Published by admin under Traditions, art de vivre, portrait
J’ai le plaisir de vous présenter les bijoux créés en pièces uniques par Sara Jomaa. Ces bijoux sont réalisés en argent, corail, perles et bois d’ébène. Les bijoux en filigrane procèdent d’une technique traditionnelle très minutieuse à base de fil précieux d’argent, Sara utilise cette technique ancienne pour créer des bijoux d’une grande modernité.
Le « filigree » est un terme anglophone que l’on traduit en français par « filigrane ». C’est une technique de bijouterie dont les origines remontent loin. On trouve des bijoux en filigrane dans les civilisations Egyptienne, Etrusque, Grecque, Romaine et Arabe. Cette technique serait née dans un centre culturel asiatique puis « exportée » par les Phéniciens (au XIIe siècle avant J.C.) via émigrations et trafics commerciaux vers les pays de la Méditerranée. Il s’agit d’un travail très minutieux à base de fil précieux d’or ou d’argent. Les métaux (or ou argent) sont travaillés en double fils très fin et entortillé en spirale.
La granulation est caractérisée par les soudures invisibles du fil d’or.
On obtient alors des bijoux précieux de part leur matière, leur finesse et leur transparence. De nos jours le filigrane est travaillé avec les techniques les plus anciennes et permet de reproduire fidèlement d’anciens bijoux, ou de crée des modèles plus modernes.
La granulation est caractérisée par les soudures invisibles du fil d’or.
On obtient alors des bijoux précieux de part leur matière, leur finesse et leur transparence. De nos jours le filigrane est travaillé avec les techniques les plus anciennes et permet de reproduire fidèlement d’anciens bijoux, ou de crée des modèles plus modernes.
déc042008
Les signes et symboles des portes de medina
Published by admin under Architecture, Traditions, patrimoine
Les règles domestiques et d’usage
Toute une série de signes et symboles sont disposés ou agencés de façon à respecter des us et coutumes locales. Imposées de façon consciente ou inconsciente, il s’agit de règles de vie à respecter pour un accueil chaleureux. La porte d’entrée est pleine de règles, que ce soit d’abord par sa hauteur, très basse, qui oblige l’invité à baisser la tête et ainsi marquer son respect pour les lieux et ses occupants, ou encore sur la qualité et la décoration de celle-ci, symbole de la richesse du propriétaire. En bois de palmier, courant et bon marché, pour les maisons modestes, ou en bois d’abricotier, plus rare et précieux, pour les maisons nobles. Les portes comprennent aussi traditionnellement trois anneaux de fer différents, utilisés comme sonnettes et qui permettent, selon leurs tonalités émissent, de savoir qui est derrière la porte et qui peut ainsi aller l’accueillir. L’anneau de gauche est réservé au mari celui de droite aux étrangers, aux amis ou à la famille et enfin l’anneau le plus bas et à droite est destiné aux enfants.
Toute une série de signes et symboles sont disposés ou agencés de façon à respecter des us et coutumes locales. Imposées de façon consciente ou inconsciente, il s’agit de règles de vie à respecter pour un accueil chaleureux. La porte d’entrée est pleine de règles, que ce soit d’abord par sa hauteur, très basse, qui oblige l’invité à baisser la tête et ainsi marquer son respect pour les lieux et ses occupants, ou encore sur la qualité et la décoration de celle-ci, symbole de la richesse du propriétaire. En bois de palmier, courant et bon marché, pour les maisons modestes, ou en bois d’abricotier, plus rare et précieux, pour les maisons nobles. Les portes comprennent aussi traditionnellement trois anneaux de fer différents, utilisés comme sonnettes et qui permettent, selon leurs tonalités émissent, de savoir qui est derrière la porte et qui peut ainsi aller l’accueillir. L’anneau de gauche est réservé au mari celui de droite aux étrangers, aux amis ou à la famille et enfin l’anneau le plus bas et à droite est destiné aux enfants.
nov302008
La Star de la semaine
Published by admin under Traditions, agriculture
A une semaine de l’Aïd el Kebir, fête musulmane du sacrifice du mouton, le mouton est la star. Marché aux moutons dans chaque coin de nos villes, enfants jouant dans les rues et cours de maison avec leur mouton, avant son sacrifice prévu cette année en Tunisie le lundi 8 décembre.
oct122008
La cuisine tunisoise: une longue histoire de palais
Published by admin under Traditions, art de vivre, patrimoine, tourisme
Véritable carrefour, la Tunisie a accueilli, au fil des époques, des communautés venues d’ailleurs, qui se sont installées sur la rive sud de la Méditerranée et qui ont marqué de leur empreinte le patrimoine culinaire, exaltant par les épices et les ingrédients qu’elles ont introduits la saveur des plats locaux.
C’est la cuisine tunisoise (baldi) qui a véritablement tiré profit des différentes influences qui se sont succédées et qui ont su contribuer à l’invention de plats raffinés et succulents. Dans l’Antiquité et à l’époque berbère, la région de Tunis subit tout d’abord la même influence que les autres villes. On y consomme des plats à base de semoule de blé à l’instar de la mhamsa, de la kesra, du borghol ou du bazine, une semoule de blé, qui en langue berbère signifie cercle et qui est cuite dans de l’eau et ensuite présentée avec de l’huile, du miel et de la viande. Le couscous va également faire son introduction dans les familles tunisoises pour devenir incontournable lors de la célébration des événements familiaux et religieux ainsi que des fêtes qui ponctuent l’année. On l’apprête de diverses façons, soit salé, agrémenté de viande et de légumes ou sucré (mesfouf), mélangé avec des morceaux de dattes dénoyautées, des grains de raisins secs et imbibé de zhar ou d’eau de rose.
La semoule de blé issue de l’héritage berbère est également présente dans le thrid, une soupe très appréciée des citadins. Sur la table tunisoise, les plats de verdure, héritage de l’antiquité gréco-latine, vont faire, par ailleurs, leur apparition. Un des plats les plus connus est la markat ou la tbîkhet khodhra. Ce ragoût est préparé à base d’épinards, de blettes, de persil, de feuilles de bourrache, de pois chiches, de fèves et de navets. Le tout est macéré dans l’huile. De l’eau est, ensuite, rajoutée pour lier la sauce. La chakchoukat sfennariya est également très consommée dans toutes les classes de la société. Ce plat est préparé de la manière suivante: de l’huile ordinaire ou de l’huile de qaddid est chauffée dans une poêle ou marmite. Des carottes sont ensuite coupées en rondelles puis chauffées dans l’huile avec des oignons coupés finement. De l’eau à laquelle on rajoutera, à partir du XVIIe siècle, de la sauce tomate, est ensuite versée sur ce mélange. Dès que les carottes sont cuites et que la sauce est devenue onctueuse, des œufs sont rajoutés au ragoût et cela selon le goût des consommateurs.
La cuisine tunisoise va s’enrichir, par la suite, de plusieurs plats. On héritera de la m’halbiya, un plat sucré à base de riz cuit dans de l’eau et arrosé de zhar ou d’eau de fleur de géranium qui tire son nom d’une famille arabe dont le chef Beni Mouhalab a été le gouverneur de l’Ifriqiya au cours du VIIIe siècle, explique M. Abdessatar Amamou, historien. Tunis va dans les siècles qui vont suivre devenir le centre du pouvoir politique et religieux. L’aisance économique qui caractérise les familles va permettre l’émergence d’une cuisine raffinée qui va puiser dans de multiples origines andalouse, orientale, occidentale…On héritera des réfugiés andalous qui se sont installés sur nos terres de la mrouzia, un plat à base de marrons marinés dans du vinaigre et de l’huile, de la harissa hloua et des fameux banadhej. Sous l’empire ottoman, de délicieuses pâtisseries traditionnelles vont être préparées à base de pâte de fruits secs et de sucre, à l’instar des baklava, des kaâks, des kaâbar, des samsa… pour venir agrémenter les longues soirées d’hiver et qui vont être servies avec du café turc et du thé chaud. Le patrimoine culinaire tunisois va davantage s’enrichir avec l’apport du savoir-faire culinaire des minorités européennes migrantes (communauté juive, communauté italienne,…) qui vont élire domicile sur nos rives au début du XXe siècle. Cet héritage va comprendre toutes les préparations farcies, à l’instar du foundouk ghala, des felfel mahchi, des twajen, des mbatten…Ces plats existaient déjà mais vont être apprêtés de diverses façons et hériter même pour certains de nouveaux noms. Avec l’une de ces communautés, on découvrira la bkayla communément appelée madfouna, un ragoût à base de blettes, ainsi que les fameux plats salés-sucrés mechmech. La communauté italienne nous fera découvrir la sauce tomate et les fameuses pâtes à la sauce italienne (canneloni, ravioli…) ainsi que la ricotta qui sera par la suite utilisée dans plusieurs plats. Nous avons, certes, hérité d’un patrimoine culinaire riche qui retrace à lui seul l’histoire de la Tunisie, marquée par les diverses influences d’ailleurs. Mais qu’en reste-t-il aujourd’hui? Certains plats ont déjà disparu, à l’instar du torchmane, une soupe purement tunisoise à base de pâtes farcies et de légumes. Un retour à la cuisine de nos grand-mères est vraiment souhaité afin de préserver ce magnifique patrimoine.
sept052008
Mosquée Sidi Mahrez à Tunis
Published by admin under Architecture, Traditions
La mosquée Sidi Mahrez ou mosquée M’hamed Bey est un édifice religieux situé à Tunis et souvent considérée comme la plus belle mosquée de la ville. Le mausolée de la zaouïa de Sidi Mahrez, saint patron de la médina, se trouve en face du bâtiment.
La mosquée est élevée à partir de 1675 et construite sur le modèle des grandes mosquées ottomanes, comme la mosquée Süleymaniye, bien qu’elle n’ait pas de minaret. Les travaux ne sont pas achevés à cause des troubles politiques de la fin du XVIIe siècle. La mosquée fait l’objet d’une restauration à partir de 1984 dans le cadre d’un programme de restauration du célèbre quartier de Bab Souika.
La mosquée est ornée de grandes coupoles blanches. La coupole centrale qui couvre la salle de prière se trouve au milieu de quatre demi-coupoles. Ces coupoles sont représentées sur l’emblème de la ville de Tunis.
La mosquée est élevée à partir de 1675 et construite sur le modèle des grandes mosquées ottomanes, comme la mosquée Süleymaniye, bien qu’elle n’ait pas de minaret. Les travaux ne sont pas achevés à cause des troubles politiques de la fin du XVIIe siècle. La mosquée fait l’objet d’une restauration à partir de 1984 dans le cadre d’un programme de restauration du célèbre quartier de Bab Souika.
La mosquée est ornée de grandes coupoles blanches. La coupole centrale qui couvre la salle de prière se trouve au milieu de quatre demi-coupoles. Ces coupoles sont représentées sur l’emblème de la ville de Tunis.
sept042008
L’été recommence … 38°C à Tunis
Published by admin under Traditions
Alors que Ramadan nous avait fait oublier l’été, les grandes chaleurs de ces deux derniers jours nous rappellent que ramadan n’est plus en hiver… Les journées sont très longues et très chaudes.
Les livraisons d’eau ne cessent et les bars rappellent les livreurs.
sept022008
Ramadan, la rentrée et … les soldes
Published by admin under Traditions
Les portes-monnaies souffrent, après l’été, voici le ramadan qui débute avec la rentrée scolaire, … le pouvoir d’achat est en chute libre alors que le consommateur est sollicité de toutes parts. Les campagnes de pub à la télé vantent les produits alimentaires de grandes consommations, la grande distribution fait ses promos de rentrée et de ramadan et les rabais de toutes sortes se placardent sur les vitrines des boutiques. Le tunisien est de plus en plus dans une étonnante et inquiétante spirale de la consommation. Le risque c’est un surendettement des ménages …
sept012008
Premier jour de Ramadan … en Tunisie
Published by admin under Traditions
Le premier jour du mois de jeûne sacré de ramadan est traditionnellement déterminé par l’observation à l’œil nu de la nouvelle lune, une méthode qui explique les divergences persistantes entre les pays musulmans.
Cette année, le ramadan débute dès ce dimanche en Libye, lundi en France, en Egypte ou encore en Arabie saoudite, et ne devrait commencer que mardi au Pakistan.
Dans chaque pays, théologiens, savants et dignitaires religieux se réunissent tous les ans lors de la “nuit du doute”, durant laquelle on observe l’apparition du premier quartier de la nouvelle lune, pour scruter le ciel et fixer le début du ramadan.
Certains pays combinent cette observation avec d’autres moyens, comme des calculs astronomiques, des télescopes ou même le recours à un avion. Mais l’observation rituelle du croissant de lune reste la référence.
Le début du mois diffère ainsi selon les pays, la lune n’apparaissant pas au même moment partout et étant parfois difficile à discerner.
Mais les divergences peuvent aussi avoir une portée politique, affirme l’analyste Diaa Rachwane, du Centre d’études stratégiques d’Al-Ahram, au Caire.
D’après lui, certains pays déplacent des querelles politiques sur le terrain religieux, comme la Libye l’a fait à maintes reprises pour se démarquer de l’Arabie saoudite, avec qui elle entretient des relations houleuses. (…)
Dans chaque pays, théologiens, savants et dignitaires religieux se réunissent tous les ans lors de la “nuit du doute”, durant laquelle on observe l’apparition du premier quartier de la nouvelle lune, pour scruter le ciel et fixer le début du ramadan.
Certains pays combinent cette observation avec d’autres moyens, comme des calculs astronomiques, des télescopes ou même le recours à un avion. Mais l’observation rituelle du croissant de lune reste la référence.
Le début du mois diffère ainsi selon les pays, la lune n’apparaissant pas au même moment partout et étant parfois difficile à discerner.
Mais les divergences peuvent aussi avoir une portée politique, affirme l’analyste Diaa Rachwane, du Centre d’études stratégiques d’Al-Ahram, au Caire.
D’après lui, certains pays déplacent des querelles politiques sur le terrain religieux, comme la Libye l’a fait à maintes reprises pour se démarquer de l’Arabie saoudite, avec qui elle entretient des relations houleuses. (…)
août282008
Le blé en Tunisie
Published by admin under Environnement, Paysage, Traditions, agriculture
Pays de céréales la Tunisie l’ancienne Africa a bien mérité le surnom fort élogieux que les anciens lui ont attribué Grenier de Rome. Le blé Tunisien d’une grande gustative continue jusqu’à nos jours à donner aux pâtes italiennes le prestige qu’elles ont acquis. C’est le blé dur qui une fois moulu donne la semoule pour confectionner le couscous est traditionnellement le plus cultivé c’est le gamh des Tunisiens. Le blé tendre ou farina est d’introduction récente ( au XIX siècle) il est utilisé surtout pour la fabrication du pain du commerce.
août242008
Le sanctuaire de la Mokhola à Dougga
Published by admin under Traditions, archéologie, patrimoine
Le sanctuaire de la Mokhola est un lieu saint situé dans les citernes romaines d’Aïn El Hammam sur le site archéologique romain de Dougga. Le lieu est encore vénéré par les habitants de la région qui viennent y prier et chaque année faire des sacrifices. La paroi intérieure de la citerne, située à l’entrée du couloir de canalisation, est couverte de chaux et d’écriture au henné. Dans la grotte sombre les habitants viennent tout au long de l’année faire des offrandes et des voeux.
août182008
Portrait d’un corailleur
Published by admin under Insolite, Traditions, portrait
Une rencontre exceptionnelle que celle faite avec les pêcheurs de corail et la découverte d’un métier à haut risque. Par plus de 120 mètres de fond, équipé de scaphandre et de caissons de dépressurisation, les meilleurs plongeurs de Tunisie s’engagent quotidiennement dans les grands fonds marins des côtes tunisiens à la recherche du corail. Cet or rouge des côtes de Tabarka est ensuite remis aux mains expertes des artisans tunisiens mais surtout italiens qui vont les transformer pour en faire des sculptures ou des parures. Plus encore que les diamants, le corail aujourd’hui fort menacé par la pollution et une récolte trop long non maitrisée, n’existe plus qu’à des profondeurs extrêmes pour l’homme qui risque quotidiennement sa vie.
août162008
Mariage à Mahdia, et nulle part ailleurs
Published by admin under Traditions, art de vivre
Le mariage, autant qu’une fête, constitue une véritable démonstration esthétique. (…) Pas une Mahdoise n’accepterait, pour le plus beau jour de sa vie, d’occulter la magnifique cérémonie que célèbre la tradition.
Car à Mahdia, ville où les tisserands tissent les plus belles soies, où les brodeuses ont les mains les plus habiles, où les bijoutiers se sont forgé une réputation qui a franchi les frontières, le mariage, autant qu’une fête, constitue une véritable démonstration esthétique. (…)
La henna est le grand moment des cérémonies des mariages. La vraie fête, en réalité. Les générations précédentes, plus courageuses — ou plus festives — la déclinaient en trois temps : la petite, la moyenne et la grande henna. Seule cette dernière demeure en ces temps où l’on simplifie, tout en gardant le respect des choses importantes. Et rien, à Mahdia, n’est plus important qu’une henna. Dans les patios aux murs lambrissés de céramiques multicolores, on dresse l’assise pour la fiancée, la cerne de fleurs, la tapisse de tissus précieux, l’éclair de projecteurs puissants. Elle, parée comme une icône — et rien n’est plus beau que les costumes d’apparat de Mahdia — a, paradoxalement, le visage nu et les cheveux, ouverts d’un foulard brodé. Ce n’est que plus tard qu’elle sera maquillée.
A ses pieds sur des estrades de bois, les jeunes filles à marier, reconnaissables en ce qu’elles arborent le costume traditionnel, elles, sont néanmoins cheveux nu et sans coiffe.
Devant elle, en cercle fermé, les machtates, ces redoutables musiciennes à la voix rauque, dont le répertoire séculaire tisse les alliances de la ville et qui connaissent la «nouba» de chacune. Au sein de ce cercle magique, un canoun pour chauffer la peau tendue du tar et de la darbouka, et bien sûr, le panier à rchouk où chacune offre son obole, en tenant une soigneuse comptabilité des présents passés, scrupuleusement ajustés au cours du jour.
Et puis, les assistantes, au premier rang desquels, en ordre de présence, celles qui ont fait l’effort d’arborer le costume d’apparat, même par grande chaleur. Les austères, celles qui ne sont pas mzaïnines, quand bien même elles seraient habillées par Dior lui-même, sont reléguées au deuxième rang.
Le temps que les machtates trouvent leur rythme, leur mémoire, leur tempo, que chacune danse sa nouba préférée, que circulent les boissons, les gâteaux, que s’habille et se pare, puis sorte la mariée, rarement Hanna s’achève avant le petit matin. (…) Le marié invite ses amis et parents à se faire raser et coiffer chez lui par le barbier du quartier. Superbe dans sa kachta immaculée, il trône au café — ou au Nadi emblématique pour les fils des membres de ce club privé qui est le plus ancien, mais aussi le plus fermé de Tunisie —, on l’entoure, on l’éclaire de lanternes, on lui donne aubade. Puis tout le cortège se met en branle pour l’accompagner. Lui est hiératique et ne doit jamais sourire. Ses amis, ses parents chantent et dansent tout le long du parcours, chants sacrés, danses rythmées qui s’arrêtent sur le pas de la porte.
La mariée — quant à elle, somptueusement parée du costume de mariage, si brodé d’or qu’il en remonte à la nuit des temps et qu’elle rendait hommage à Tanit la déesse-mère, se tient debout — s’est montrée à sa famille, ses voisins, au cours de la jelloua.
Puis la famille du marié est venue la chercher. De nouveau, elle a effectué cette espèce de danse immobile dont on dit qu’elle remonte à la nuit des temps et qu’elle rendait hommage à Tanit la déesse-mère.
Elle attend. L’époux arrive. Le mariage est terminé ou presque.
Il reste le lendemain. Le sbah ou matin qui, en fait, se célèbre l’après-midi pour la nouvelle épouse.
Les machtates reviennent chanter leurs mélopées qui invoquent les saintes tutélaires, Oum Ezzin ou Lella Bahria. On invite les voisins à goûter au couscous et aux gâteaux envoyés par la famille de la mariée dans les mthered.
La fête est calme, apaisée, le mariage sera heureux.
Car à Mahdia, ville où les tisserands tissent les plus belles soies, où les brodeuses ont les mains les plus habiles, où les bijoutiers se sont forgé une réputation qui a franchi les frontières, le mariage, autant qu’une fête, constitue une véritable démonstration esthétique. (…)
La henna est le grand moment des cérémonies des mariages. La vraie fête, en réalité. Les générations précédentes, plus courageuses — ou plus festives — la déclinaient en trois temps : la petite, la moyenne et la grande henna. Seule cette dernière demeure en ces temps où l’on simplifie, tout en gardant le respect des choses importantes. Et rien, à Mahdia, n’est plus important qu’une henna. Dans les patios aux murs lambrissés de céramiques multicolores, on dresse l’assise pour la fiancée, la cerne de fleurs, la tapisse de tissus précieux, l’éclair de projecteurs puissants. Elle, parée comme une icône — et rien n’est plus beau que les costumes d’apparat de Mahdia — a, paradoxalement, le visage nu et les cheveux, ouverts d’un foulard brodé. Ce n’est que plus tard qu’elle sera maquillée.
A ses pieds sur des estrades de bois, les jeunes filles à marier, reconnaissables en ce qu’elles arborent le costume traditionnel, elles, sont néanmoins cheveux nu et sans coiffe.
Devant elle, en cercle fermé, les machtates, ces redoutables musiciennes à la voix rauque, dont le répertoire séculaire tisse les alliances de la ville et qui connaissent la «nouba» de chacune. Au sein de ce cercle magique, un canoun pour chauffer la peau tendue du tar et de la darbouka, et bien sûr, le panier à rchouk où chacune offre son obole, en tenant une soigneuse comptabilité des présents passés, scrupuleusement ajustés au cours du jour.
Et puis, les assistantes, au premier rang desquels, en ordre de présence, celles qui ont fait l’effort d’arborer le costume d’apparat, même par grande chaleur. Les austères, celles qui ne sont pas mzaïnines, quand bien même elles seraient habillées par Dior lui-même, sont reléguées au deuxième rang.
Le temps que les machtates trouvent leur rythme, leur mémoire, leur tempo, que chacune danse sa nouba préférée, que circulent les boissons, les gâteaux, que s’habille et se pare, puis sorte la mariée, rarement Hanna s’achève avant le petit matin. (…) Le marié invite ses amis et parents à se faire raser et coiffer chez lui par le barbier du quartier. Superbe dans sa kachta immaculée, il trône au café — ou au Nadi emblématique pour les fils des membres de ce club privé qui est le plus ancien, mais aussi le plus fermé de Tunisie —, on l’entoure, on l’éclaire de lanternes, on lui donne aubade. Puis tout le cortège se met en branle pour l’accompagner. Lui est hiératique et ne doit jamais sourire. Ses amis, ses parents chantent et dansent tout le long du parcours, chants sacrés, danses rythmées qui s’arrêtent sur le pas de la porte.
La mariée — quant à elle, somptueusement parée du costume de mariage, si brodé d’or qu’il en remonte à la nuit des temps et qu’elle rendait hommage à Tanit la déesse-mère, se tient debout — s’est montrée à sa famille, ses voisins, au cours de la jelloua.
Puis la famille du marié est venue la chercher. De nouveau, elle a effectué cette espèce de danse immobile dont on dit qu’elle remonte à la nuit des temps et qu’elle rendait hommage à Tanit la déesse-mère.
Elle attend. L’époux arrive. Le mariage est terminé ou presque.
Il reste le lendemain. Le sbah ou matin qui, en fait, se célèbre l’après-midi pour la nouvelle épouse.
Les machtates reviennent chanter leurs mélopées qui invoquent les saintes tutélaires, Oum Ezzin ou Lella Bahria. On invite les voisins à goûter au couscous et aux gâteaux envoyés par la famille de la mariée dans les mthered.
La fête est calme, apaisée, le mariage sera heureux.
mai242008
Au pelerinage de la Ghriba (2)
Published by admin under Traditions, tourisme
Scène de vie à la synagogue de la Ghriba lors du pélerinage à Djerba
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