Pionnier de la peinture tunisienne, Aly Ben Salem s’est éteint le 20 février 2001, à Stockholm (Suède). Il avait 91 ans. Peintre du bonheur et de l’amitié, de la féerie et de l’optimisme, inspiré à la fois par le soleil d’Hammamet et par les brumes suédoises, il était parvenu à créer un univers paradisiaque. Sa peinture, empreinte d’un orientalisme sensuel, jamais vulgaire, rappelle l’art des miniatures persanes. « Je peins d’après ces Contes des Mille et Une Nuits qui ont bercé mon enfance, racontés par les femmes de la maison pendant des années », confiait-il en 1984.
Né en 1910, il se consacre à la peinture dès l’âge de 18 ans et sera le premier diplômé de l’École des beaux-arts de Tunis. Ses scènes de la vie quotidienne de Sidi Bou Saïd et ses ruelles de Tunis donnent naissance au style dit de « l’École de Tunis ». Sa carrière internationale commence véritablement en 1936, lors de l’Exposition universelle de Paris. Dans cette cité de l’Art, il côtoie Picasso, Braque, Dali et expose dans les galeries les plus prestigieuses. Ses affinités avec la Suède se concrétisent à la fin des années quarante : il épouse Kersten Nilsson, artiste en tapisserie, et devient citoyen des deux pays. Le couple partageait sa vie entre Stockholm et Hammamet. Peintre engagé et patriote, Aly Ben Salem a aussi été un fervent avocat de la lutte pour l’indépendance auprès des pays nordiques. Fidèle à Hammamet, il avait, dès le milieu des années quatre-vingt, exprimé le désir de céder sa collection personnelle à la ville.
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